lundi 2 novembre 2009

Entrons dans un univers parallèle avec La Fille d'Octobre

Chapitre I : L'album . . . 




La fille d’octobre un nom surprenant pour un univers tout aussi surprenant. Ce trio nous emmène au cœur d’une histoire d’amour tragique sur les pas d’une femme qui évolue tout le long de l’album Hurle vent.
Cet album ou devrais-je dire cette histoire est composé de 18 titres alternant morceaux mélodiques et chansons.
Notre voyage commence au mois de novembre avec une mélodie douce et plutôt enjouée, mais la musique suivante sous les nénuphars est plus grave l’atmosphère s’alourdie déjà, peut être que je me trompe sur l’interprétation de ces poèmes musicaux mais on sent dans cette musique l’abandon, tout comme dans le morceau suivant le crâne corbeau. Nouvel intermède musical nous sommes en décembre notre héroïne avance dans le temps et la musique se fait plus grave, les violons sont moins joyeux. Le morceau suivant nous plonge au cœur de la tragédie Trop d’amour tue me semble chargé de douleur comme si une femme criait son désespoir et son envie d’en finir avec une vie qui l’a privée de l’homme qu’elle aimait. Vient ensuite le départ dans Sur ma Lune. Nous sommes en Janvier, petite mélodie mystérieuse qui débouche sur Peau d’âne est de retour peut être dans cette balade l’envie de le retrouver, de revoir celui qu’elle aime comme dans 7 Lieues. Musique entrainante, la voix de la chanteuse Malaurie est douce et nous raconte là une jolie histoire, l’héroïne parcourant le monde pour retrouver celui qu’elle aime. Son voyage durera jusqu’en février tout aussi enjoué très belle envolé qui pourrait parfaitement décrire le mois qui s’écoule et le voyage de notre jeune femme. Elle se transforme alors en Madame Casanova pour le récupérer et être sur qu’il lui revienne. Elle nous montre ici qu’elle est prête à tout pour retrouver son amour perdu ! Nous arrivons en mars et un peu torrent se fait entendre comme si dans Fugue au clocher , elle se promener pour oublier, même si la musique de ce morceau est loin d’être lourde, les paroles n’en sont pas pour autant joyeuses, on s’en de la tristesse, c’est peut être une transition, le mélange des sentiments. L’Orage est un réel changement, fini les musiques enjouées, celle la est lourde, on s’en une atmosphère pesante et très intimiste, il s’agit je pense de la prise de conscience de notre héroïne qui comprend que c’est fini, qu’il est parti. Les parties musicales sont étouffantes.




La suite nous montre alors la fin tragique. Tout doit brûler est en duo avec Alain Szukies (chanteur de Nova). Lui et Malaurie joue alors les rôles de l’histoire raconté depuis le début de l’album. Cette chanson transpire la passion et la tragédie ! C’est surement celle que j’aime le plus, j’ai eu la chance de la voir en live chanté uniquement par Malaurie et j’ai cru que j’allais pleurer ! Oui je suis sensible aux belles choses ! Le morceau suivant est un très bel hommage au poète Victor Hugo, j’avoue que cette chanson me laisse perplexe, je n’arrive pas a la cerner, peut-être un appelle à la mort, montrer que le personnage est revenu à la paix et n’a plus qu’une envie c’est de partir, ce qui pourrait paraitre logique et s’enchainer avec le morceau d’âpres : Rien ne dure. On est la sur la cloture de l’album, la fin de notre héroïne. La musique n’est si triste on peut penser qu’elle a retrouvé une certaine paix, mais si l’on regarde les paroles elles nous expliquent que tout est éphémère.

En conclusion je dirais que l’album de la fille d’octobre est un film sans image ! c’est une tragédie comté par la superbe voix de Malaurie qui nous transporte dans un univers parallèle.
Si vous ne connaissez pas ce groupe je vous le conseil vivement !

Chapitre II : Le Groupe . . . 




Dites nous quand et comment la fille d’octobre a vu le jour ?
 En 2006. Une rencontre entre nous 3 par une  suite d'étranges hasards qui nécessiteraient des pages entières d'explication ! En tout cas nous nous sommes retrouvés un jour en studio avec quelques textes et les deux premières musiques composées par Christophe Houssin : Rien ne Dure et Sous les Nénuphars. On se connaissait à peine et nous nous demandions chacun intérieurement ce qui nous avait conduits comme cela à se retrouver dans le même studio, aussi vite et sans que rien d'évident ne nous unisse de par nos vies, nos relations, nos parcours. En réalité nous avons vite compris ce qui au fond nous avait réunis : c'est un imaginaire commun mais aussi des lacunes, des vides ou des incompétences qui étaient comblés par l'un ou l'autre. Nous étions à trois un puzzle assemblé.

Le nom du groupe est assez original d’où vient-il ?
 Nous cherchions un nom qui nous englobe tous les trois en tant que groupe, tout en désignant Malaurie comme figure de proue de notre petit navire. Nous voulions quelque chose d'assez énigmatique également, qui traverse les modes des noms de scènes, très américanisés ou réduits à de simples prénoms depuis quelques années en France. Il se trouve que Malaurie est née en octobre et que cet album allait sortir en octobre 2007. Nous serions donc La Fille d'Octobre.

Comment définiriez-vous le style de musique de la fille d’octobre ?

 Orchestral, lyrique, rock parfois. C'est de la chanson française mais qui intègre beaucoup d'influences. Le style nous importe peu il faut l'avouer et il nous est très difficile de résumer notre musique en une seule phrase. Au bout du compte, maintenant que l'album date d'il y a plus de 2 ans, il nous semble que son caractère cinématographique est la chose qui ressort le plus fortement. C'est la bande originale d'un film... à ce détail près que ce film n'existe pas.

L’album hurle vent est très atypique, l’enchainement des chansons nous raconte une histoire, pourquoi avoir fait ce choix ?
Nous voulions que l'on puisse écouter cet album dans le noir comme on regarde un film, comme on plonge dans un long poème à la lueur d'une bougie. Nous voulions tisser un fil continu, très intime. Les titres enchaînés sont comme les différentes phases mentales traversées par cette héroïne qui se meurt d'amour littéralement. Dans cet espace-temps très ténu de l'agonie, cette fille traverse toutes les émotions d'une vie : l'abandon, la violence du manque d'amour, la rage, la vengeance, l'envie d'apaisement... pour se clore sur cette spiritualité retrouvée, ce calme après la tempête qui permettront à son âme de s'envoler. Il nous importait plus de faire comme une sorte de longue suite musicale, un morceau de bravoure, plutôt qu'une simple succession de chansons plus ou moins inspirées. Nous avions envie dans une époque où tout est très morcelé, à commencer par la façon presque absurde d'écouter un artiste en piochant seulement quelques titres sur le net ou en écoute mélangée sur un ipod, de recréer l'envie de prendre le temps de plonger dans un univers. On espère en tout cas que lorsqu'on met Hurle-Vent sur sa platine, on l'écoute jusqu'au bout.




L’histoire en question est plutôt triste, et l’atmosphère est lourde pourquoi ce choix ?

 Le sujet l'imposait : parler d'amour, de mort et de renaissance laisse peu de place pour la gaudriole ! Ce qui est plus drôle en revanche est que cet album s'est fait dans une détente absolue, avec beaucoup de fous rires et d'auto dérision. Il arrive souvent qu'au bout de plusieurs heures de studio ou de répétitions pour la scène certains morceaux soient transformés en remix flamenco  ! "Rien ne Dure" par exemple est un excellent support pour chanteuse jazzy des bas quartiers ... et nous avions trouvé un soir, la fatigue et l'alcool aidant, un nouveau refrain et un diminutif très appropriés à notre "Madame Casanova" !

Est-ce vous qui avez crée toutes les mélodies de l’album et écrit les textes qui sont si poétiques ?

 Ah oui, impossible d'envisager les choses autrement ! Faire un album demande beaucoup de temps, d'énergie, de travail, de passion, c'est un véritable sacerdoce ! Quitte à traverser tous ces torrents, autant donc le faire par nos propres moyens, sinon cela nous semblerait ne pas avoir beaucoup de sens... On ne fait pas de la musique pour faire de la musique, on fait de la musique pour dire des choses, exprimer un sentiments, développer un imaginaire, partager une certaine vision des choses avec le publique ... C'est un lien très intime, presque précieux que nous voulons tisser avec les gens. Nous voulons parler d'individu à individu sans s'encombrer du filtre d'autres auteurs ou compositeurs. Le jour où l'un de nous trois n'aura plus rien à dire, ce sera fini ! Il y a néanmoins un titre sur l'album qui n'est pas complètement de nous : Le Passage des Saisons. Il est inspiré d'un passage d'Au Bord de l'Infini de Victor Hugo. Les connaisseurs pourront d'ailleurs deviner 3 lignes quasiment littérales du long poème d'Hugo. Disons qu' Hugo est l'est des rares auteurs avec qui nous accepterions de travailler à l'occasion !

D’où vient votre héroïne ? Est ce inspiré d’histoires vécues ?
 D' histoires vécues, certainement pas, heureusement ! Nous serions sinon totalement prêts à rentrer à l'asile ! Non, c'est un mélange d'émotions assez simples et universelles finalement dans lequel nous avons puisé cette inspiration : comment résister au manque d'amour, à la fin d'un amour ? Quelle chose peut-on invoquer lorsqu'on a tout perdu? Où se niche la force intérieure qui peut nous sauver de la pire des souffrances, de l'abandon total ? Et quelle spiritualité peut-on trouver dans un monde où tout nous semble indiquer que Dieu est mort ? Beaucoup d'héroïnes de la littérature romantique nous ont inspiré pour cela : Tess d'Urberville, Jane Eyre, les personnages de Mervyn Peake, et toutes les Peau d'Ane, petite filles aux allumettes et autre malheureuses héroïnes des contes ! La réalité est  que la réalité, le vécu entendu dans son sens le plus bassement quotidien, ne nous intéressent pas beaucoup... A quoi bon disserter sur ces "petites choses que nous connaissons tous" ? Il y a Bénabar pour cela, et à peu près la moitié des auteurs français qui creusent inlassablement le sillon, parfois avec talent d'ailleurs. Mais il nous semble que l'art, dans son exigence, sa noblesse pour ainsi dire, demande d'aller chercher un peu plus en marge, un peu plus haut ou un peu plus bas que la ligne d'horizon sur laquelle nous vivons car la vérité, la justesse profonde de l'âme humaine, n'est pas cachée dans un pot de yahourt...

Dans quel morceau vous reconnaissez vous le plus ?

Chacun à sa petite perle noire dans cet album... et souvent notre contentement varie en fonction des périodes ! "Fugue au Clocher" pour son lyrisme... "Le Passage des Saisons" pour sa profondeur retenue... "Rien ne dure" pour sa pureté... bon, en fait on pourrait toutes les citer, ce qui n'a rien d'étonnant d'ailleurs puisque chaque chanson de cet album a été mûrement imaginée, ciselée, interprétée. On ne jetterait rien !

Le titre Tout doit brûler est en duo avec Alain Szukics (Nova) comment est née cette collaboration ?
Alain et Malaurie se connaissent depuis des années. Nous avions écrit cette chanson pour être interprétée en solo mais la maison de disque n'était pas très convaincue de son intérêt alors que nous l'aimions beaucoup... Un jour en studio Christophe a eu la miraculeuse idée de la transformer en duo. Nous n'avions quasiment rien à bouger dans le texte et la mélodie restait la même mais tout à coup ce nouvel angle a révélé la chanson : elle était effectivement faite pour être interprétée comme cela. Tout le sens, le déchirement du titre, prenait une ampleur toute autre dans cette formule. D'ailleurs à l'origine le texte était inspiré d'un fait divers terrible (tiens, finalement on s'inspire aussi d'histoires vécues !) : dans les années 70 une femme aux Etats unis s'était immolée avec son amant dans une caravane car celui-ci ne l'aimait plus et voulait la quitter. Elle a fait couler de l'essence sur le corps de cet homme une nuit durant son sommeil ... elle a gratté une allumette et s'est jetée dans ses bras. "Tu seras l'incendiée/ Je serai L'assassine"... En redonnant la voix aux deux tristes protagonistes de cette histoire, on avait tout à coup une vraie force qui surgissait... Malaurie et Alain ont repris tout naturellement à leur compte ce que l'on pourrait appeler des rôles.

Avez-vous un nouveau projet musical ?
Oui, et nous sommes en plein dedans ! Un nouvel album intitulé "Babylone Zéro"... Nous sommes en train d'enregistrer les 4 premiers titres et le reste va suivre très vite. Ce sera un autre voyage mais beaucoup plus lumineux, aérien et solaire. Il ne sera pas question de mort une seule seconde ! Nous resterons dans ce style lyrique , fantastique et poétique... mais avec de sérieux changements de cap tout de même : Une touche d'orientalisme, beaucoup de percussions et de cordes... des sons très naturels.  La première chanson ouvre l'album sur les bords du Nil... la dernière le clôt sur les jardins suspendus de Babylone. Il est question d'une montgolfière, d'une hordes d'animaux, d'un Oiseau-Cloche, des steppes russes... Bref, beaucoup de surprises au rendez-vous, et un univers qui sera tout sauf balisé.
Nous avons mûrement pensé le titre qui ouvrira l'album :" A l'Impossible on est Tenu" ... tout un programme !

 


Je remercie la fille d'octobre pour tout et leur souhaite bonne continuation !


myspace : http://www.myspace.com/lafilledoctobre
forum : http://lafilledoctobre.forumpro.fr/index.htm
site : http://lafilledoctobre.free.fr/index_content.html

Lou *

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