samedi 28 novembre 2009

Requiem pour un rêve


Je me prépare à faire une entorse thématique au blog pour vous proposer quelque chose de fabuleux, de merveilleux, de sublime et d’onirique (vous l’aurez donc deviné, point de metal là-dedans ! mais ça ne vous empêche pas de lire…)
Il s’agit de l’ingénieux Clint Mansell, un compositeur formidable, remarquable. Bref je ne tarirai pas d’éloge pour cet homme, qui a composé les bandes originales de quatre films de Darren Aronofsky (réalisateur de Pi, Requiem for a Dream, du magnifique The Fountain et de The Wrestler).  
Je vous propose donc de parler de cette bande originale majestueuse qu’est The Fountain. Tout d’abord Aronofsky, que l’on connaissait pour ses opus dérangeants que sont Pi et Requiem for a Dream nous fit attendre fébrilement The Fountain. Bien loin des consensus, le réalisateur n’ayant pas de « code » à proprement parler, renouvelle avec ce film son univers.





The Fountain n’est pas un film d’amour basique que l’on voit partout à l’affiche des cinémas, il est bien loin également des films bons publics. Il nous submerge jusqu’à la fin.
Le film se base autour d’une légende Maya qui raconte qu’un arbre serait poussé directement du corps d’un homme, et que, seule la tête était intacte ; celle-ci fut emportée dans les cieux pour fonder Xibalba, le paradis. C’est à Xibalba que les âmes défuntes vont pour renaître. Les deux protagonistes principaux du film sont Hugh Jackman (Tommy) et Rachel Weisz (Izzi), qui incarne le rôle d’une jeune femme atteinte d’un cancer (incurable) écrivant dans ses derniers instants un livre avec cette histoire de Xibalba.
Expliquer le film est une bien grande entreprise, surtout pour moi. L’œuvre laisse voir un amour qui transcende les univers, les dimensions, les âges ; un amour éternel ?
La bande originale fut naturellement confiée à Clint Mansell ; naturellement car celui-ci avait délivré une fameuse BO pour Requiem for a dream, que tout le monde connait pratiquement, qui est reprise pour tout et n’importe quoi à la télévision. Cette bande originale gagne une place considérable dans le film, on parle trop peu des musiques de films, alors qu’elles en sont des éléments inséparables et essentielles !

La bande son est très importante, elle amène une légèreté mais aussi une certaine complexité. Je pourrais dire que Clint Mansell est un virtuose, car je le pense réellement. L’ouverture, The Last Man est absolument magnifique, planante et onirique, elle nous délivre à la fois quelque chose de grave et de merveilleux. L’univers qui se dégage de ces compositions est vraiment très spécial et un adjectif me vient naturellement pour les qualifier : aérien. Aérien, tout comme les plans vertigineux d’Aronofsky.Je conseille The Fountain, la bande originale mais également le film, car on s’en prend littéralement plein la vue. Le visuel est d’une beauté très rare, bien loin des marginaux Sin City, 300 ou encore The Spirit mais la dimension reste pourtant semblable, ce sont des scènes marquantes car sublimes.
La tristesse, la douleur, ne cessent de côtoyer l’onirisme, l’espoir, l’utopie (Xibalba, Tree of life) que symbolise cette quête de l’immortalité. Et la bande originale de Clint Mansell retranscrit bien ces émotions un peu contradictoires.


Si vous êtes intéressés par la bande originale, sachez qu’elle évoque également l’univers colonial (Holy Dread !) qu’Izzi décrit dans son livre (son livre censé être une quête de l’immortalité). Et ne cherchez pas de continuité apparente dans la bande originale, car il n’y en a pas, elle suit les différents flash-back, les changements d’univers (celui du livre et celui de l’arbre de vie, je n’en dis pas plus).  Stay with me et Death is a disease ne sauraient au mieux matérialiser cet amour transcendant qui se dégage du film. Un film qui est réellement bouleversant mais vraiment très pur (First Snow, Finish It qui reprend d’ailleurs le leitmotiv de Tree of Life ) Together we will live forever clôture cette magistrale bande son, dans une certaine simplicité, et étrangement émolliente.


Dès le début, vous savez que la magnifique Rachel Weisz est destinée à mourir, pas d’échappatoire ! Death is the road to awe est pour moi le morceau clé de la bande originale (pas parce que c’est le plus long morceau non) car il délivre « la solution », la seule alternative possible pour que cet amour ne s’éteigne pas par la mort : l’amour éternel passe fatalement par la mort.

 








Rose



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