vendredi 13 novembre 2009

Dir en Grey






Ceux qui me connaissent vont certainement se dire « Ca ne m’étonne pas » ou encore « C’est pas vrai qu’elle l’a fait ! » Et bien si, je me penche sur le cas Dir en Grey.
Comme indiqué dans ma « bio » en début de blog, je suis tombée dans l’univers visual kei et dans cette ambroisie nipponne se trouvait Dir en Grey.
Le groupe se compose de cinq membres, Kyo au chant, Kaoru à la guitare (lead), Die à la guitare, Toshiya pour la basse et Shinya pour la batterie.

Je reviens vers cet univers particulier par envie mais également pour changer un peu. Je me suis assez dégagée de cette sphère visualesque devenue un peu folle, trop folle de l’esthétisme des musiciens plutôt que de leurs musiques. C’est ce qui plus ou moins arrivé pour Dir en Grey, pourtant si adulé par les groupies puis progressivement dénigré.

Si vous ne savez pas ce qu’est le visual kei, je vous direz simplement que c’est un genre fondé dans les années 1980 au Japon, plutôt un concept en fait dans lequel l’esthétisme est poussé à son paroxysme (d’où le visual) Par le fait, malgré tout ce qu’on peut dire, malgré tout ce que vous lirez, ce n’était pas un genre nouveau, loin de là. On repense tous à David Bowie, à cette culture Glam et Post-punk qui avaient déjà ingéré le concept d’un esthétique exubérant, voire tape à l’œil et provoquant.
Dir en Grey est un groupe de la fin des années 1990 et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont fait un long chemin, parfois escarpé mais qui nous offre un bel horizon.
Leurs débuts se sont donc calqués sur le mouvement visual, des looks étranges, très androgynes, ultra maquillés. Les premiers albums de Dir en Grey sont donc également visual, mais comment qualifier cette musique ?

Les uns diront que les stars du visual kei ont des voix bizarres et inaudibles ; il est vrai que le Japon offre un panel de voix assez spéciales, on pourrait qualifier la voix de Kyo ainsi.



Les sonorités de Missa (1997) nous délivrent un univers particulier, inhabituel, très saccadé. Ce n’est pas l’album de Dir en Grey que j’ai écouté en premier, et ça n’est pas non plus mon préféré.
Gauze (1999), leur deuxième album aborde un style sombre, dérangeant, voire glauque notamment avec le titre Tsumi to Batsu qui traite de viol.
Les paroles de Dir en Grey sont essentiellement écrites par le chanteur, Kyo, et on se dit que c’est pas mal, que c’est bien, que c’est original dans la manière d’interpréter. Mais à la longue, les thèmes se répètent quelque peu. Les textes sont écrits en japonais, mais sont également intégrées des paroles en anglais en plein milieu de paroles japonaises. Mais Gauze n’aborde pas que le crime, le sang, mais également la mélancolie, l’amour, la nostalgie : Akuro no Oka ne saurait que résumer ce propos.
Enfin le morceau que je dégagerais de Gauze serait Cage ; un titre qui n’est pas anodin, le tout premier que j’ai pu écouter de Dir en Grey. Le morceau débute par la mélodie d’une boite à musique,la basse est prégnante (un solo est d’ailleurs réalisé au bout de 3minutes). Et c’est un peu ce qui est bien dans les groupes de visual kei, la basse s’entend, dans beaucoup de groupes de metal internationaux, la basse est là pour décorer.





Macabre, le troisième album sorti en 2000 annonce encore un univers sombre et maitrisé. Ce n’est là encore pas l’album que j’ai le plus écouté mais j’en retiens [Kr]CUBE, le morceau éponyme de l’album Macabre mais aussi Berry, car je pense qu’on peut difficilement faire plus laid et inaudible… Non Macabre n’est vraiment pas le meilleur album même s’il pose davantage les bases du propre style des Diru.

Après une compil de remix (Kai, dispensable selon moi) sort enfin Kisou en 2002. J’aime l’introduction de cet album, elle donne envie d’écouter la suite, Kigan est intriguante. J’aime beaucoup le titre Gyakujoutannou Keloidmilk, pour les sonorités mi-metal mi-electro et pour la performance vocale de Kyo. Undecided et Mushi font aussi partie des morceaux à écouter,  avec un insecte (mushi) en mal d’être, très plaintif, très douloureux.
Le mini album Six Ugly parait aussi en 2002, j’avoue n’aimer que Children sur celui-là.



 
Les choses sérieuses continuent plutôt par l’arrivée de Vulgar en 2003. Notez donc l’hyper productivité du groupe qui sort un album tous les ans jusqu’à celui-ci.
Vulgar reste pour moi le premier album « aboutit » du groupe. Il est encore plus sombre, plus percutant et violent dans la musique cette fois. La musique de Dir en Grey avait déjà montré son agressivité, Vulgar s’imprègne d’une violence maîtrisée, voire posée. Les screams de Kyo sont intéressants car ils sont un peu polyvalents, ils exultent la douleur, la plainte et ils peuvent être très aigus !  J’aime ce son noisy un peu crade que dégage cet album.  Les deux premières pistes de cet album sont des bijoux, Obscure ne fera pas l’unanimité en étant censuré pour le vidéo-clip (Je vous propose d'ailleurs ce même clip mais sans la censure ! Donc "âmes sensibles s'abstenir" comme on dit ! ) c’est pourtant le titre phare de l’album à mon sens, il en est l’apogée.
Enfin, on trouve dans cet album Drain Away, le titre single qui a eu son succès.





En 2005 surgit Withering to Death qui marque les prémices du déclin de Dir en Grey dans le cœur des groupies ultra fan des choupi kawaii qu’étaient les Diru. Cet album mérite amplement sa place dans la discographie de Dir en Grey, il sonne un certain renouvellement, un changement d’horizon qui arrive à point nommé selon moi. Pas moyen que je dénigre cet album, je conseille l’album entier plutôt que quelques titres par-ci par-là comme les précédents albums. Deux titres que l’on connaissait déjà via des singles, Saku et Machiavellism entre dans la composition de l’album. Jesus Christ R’n’R est assez détonnant, mais cette originalité, cet hybride, est bénéfique. Enfin je ne saurais que vous pousser dans les bras des merveilleux Dead Tree, The Final et Kodou.





 


The Marrow of a Bone de 2007 est la rupture totale avec le mouvement visual, le groupe prend un départ soit disant plus néo et numetal, on a trop vite catalogué l’album selon moi. Un départ qui s’explique par l’exportation du groupe surtout aux Etats-Unis (ils joueront avec Korn). Le changement de look est de rigueur, au revoir « le latex de tarlouze », les mini-shorts, les coiffures plus étranges les unes que les autres et le maquillage façon voiture volée. Ce changement avait déjà été anticipé par Withering to Death, le voilà bien terminé par The Marrow of a Bone.









Alors voilà l’instant un peu désagréable pour les yeux, celui où Rose va encore être méchante avec le public un peu ouin-ouin et ultra fanatique. Attention, je parle des fans extrêmes, des fans de la première heure de Dir en Grey c'est-à-dire ceux qui écoutaient quand ils avaient 5 ans (ah ah).
Je suis tombée dans ce débat débile et inutile, laissant franchement à désirer, par lequel les true fans ont décrétés que Dir en Grey c’était devenu «un groupe commercial ». Oui, tout à fait ; ils ont explosés les ventes du jour au lendemain, ils ont décidé de faire des concerts en Europe et aux Etats-Unis après avoir fait un rêve étrange qui en gros se résumait à : Venez les mecs on va devenir un groupe commercial !
Je me suis insurgée, et je m’insurge encore contre cette critique débile, et surtout qui n’est en aucun cas constructive : le groupe avait déjà fait pas mal de concerts en Europe, et en France notamment avec le It withers and withers tour en 2005-2006 après la sortie de Withering to Death et je trouve ça incroyable que les true fans qui étaient hyper contents et pédants de crier sur tous les toits qu’ils y étaient prennent tout à coup  le droit de dire que « Dir en Grey c’est de la merde ! ».
L’album de 2007 s’inscrit autant dans la continuité que les autres, il sonne un peu plus néo (bien que ce qualificatif ne me plaise pas grandement), certes, mais le changement de genre n’indique en aucun cas que l’album est mauvais. 
Et c’est un peu étrange que l’album débute calmement par Conceived Sorrow, un morceau qui serait presque apaisant. Dès les premiers instants de ce morceau, on retrouve ce timbre particulier du chanteur, inchangé. L’album regroupe les singles Clever Sleazoid, Agitated Screams of Maggots et Ryoujoku no Ame.
Agitated est assez intéressant quand on étudie l’évolution du groupe, car il est vraiment significatif, le changement est radical, tellement radical que les paroles sont uniquement interprétées dans la langue de Shakespeare. Clever Sleazoid se place 15è dans les charts finlandais à sa sortie.
On s’éloigne un peu des morceaux plutôt brutaux avec Namamekashiki Ansoku, Tamerai ni Hohoemi et ça fait du bien d’entendre le bourdonnement de la basse de Toshiya !
Repetition of Hatred renoue de nouveau avec l’énergie (négative) et intègre il me semble Kaoru, Die et Toshiya au chant.
The Deeper Vileness ne remporte pas non plus un grand succès, mais moi j’aime beaucoup ce morceau. Les prouesses vocales de Kyo sont impressionnantes, et ne sont pas dépourvues de technique comme j’ai pu le voir ici et là sur des blogs merdiques. Les paroles sont là encore équivoques : « I'll die in a world of lies and deceits ». L’album se ferme sur Clever Sleazoid. 
 
Fin 2008, le groupe entame une seconde tournée japonaise The Rose Trims Again, en même temps sort le single Glass Skin comportant une nouvelle version d’undecided plutôt acoustique, l’unplugged d’Agitated Screams of Maggots(qui est très laid) et un live de Ryoujoku no Ame. Le single allèche déjà les babines des fans, puis sort l’album Uroboros.
L’intrusmental, Sa-Bir, ouverture de l’album annonce une atmosphère pesante, oppressante. Cet album retourne vers les ambiances initiales de Dir en grey avec quelque chose de plus experimental et d’asiatique. L’album est également varié, rien ne se ressemble, tout comme dans Withering to Death. J’aime assez les grunts de Reiketsu Nariseba et sa déstructuration progressive, jusqu’à reprendre de plus belle. Dozing Green mérite également une oreille, ainsi que Incovenient Ideal et bien sûr Glass Skin.
Dir en Grey poursuivent leur chemin, en partageant des affiches avec Korn, Mindless Self Indulgence, Bring me the Horizon, Killswitch Engage… Ils apparaissent également au M’Era Luna, au Wacken open air, ou encore le Rock am Ring. Ils annoncent en septembre 2009 la sortie d’un nouveau single pour le mois de décembre Hageshi sato, kono mune no naka de karamitsui ta shakunetsu no yami qui contiendra des nouvelles versions de Zan et Shokubeni.
Rock'n'roll
Rose

4 commentaires:

Clément a dit…

OMG tu as du en passer des heures à faire l'article Oo chapeaux en tous cas. Tu n'as pas peur que vu la longueur et la taille de l'écriture, de faire fuir les gens ?

Bon sinon personnellement je ne suis pas fan du groupe et je n'arrive pas du tous à accrocher. Je me rappel qu'a un moment j'aimais bien une musique et dit toi que cette musique était "Cage" ... il me semble que c'est la seul que j'ai bien aimé du groupe ^^

Y a un truc que je n'ai jamais compris, pourquoi on dit qu'un groupe et commercial et que c'est nul pour sa ? Je suis d'accord que la musique c'est une passion, un loisir mais quand tu es dans un groupes et que tu as envie de faire autre chose que des répètes dans un garage, c'est quelque chose qui te revient très très chère (et encore même dans le garage sa coute chère et pas si évident ^^). Personnellement je trouve sa normale qu'un groupe qui marche en profite pour gagner de l'argent et je ne supporte pas qu'on dise c'est nul car c'est commerciale car aussitôt qu'un groupe joue et fait payer le concert ou vends T-shirt, cd ... il devient forcément un groupe dit commerciale donc c'est un peu du n'importe quoi (la je parle en générale, pas contre toi, d'ailleurs je ne connais pas ta position sur le sujet ^^). Sa me fait pensé à une histoire qui na rien à voir mais qui est drôle ^^ au concert de Children Of Bodom, des jeunes (de 15-16 ans) parles à la fin du concert et y'en a un qui dit un truc du genre: "wahou il joue avec plein de guitare pendant le concert" et l'autre lui répond: "c'est juste pour se la péter et montrer qu'il a du fric, sa lui sert à rien de jouer avec autant de guitare différente" ... sur le moment quand j'ai entendu sa, je suis rester sur le cul, le mec ne sais même pas et il crache sur le guitariste Oo c'est du n'importe quoi. Les gens veulent toujours se montrer différent et se prouver et de montrer aux autres que c'est eux qui ont raison ... j'ai eu le même problème au concert d' Epica ou une fille se prenais supérieur à moi et qu'elle était une vrai fans car elle aimer Tarja dans Nightwish et Annette elle étais nul et que moi j'aime bien Annette ... enfin bref je suis désolé pour le gros HS par rapport à ton article :s

Musical Ambrosia a dit…

Comme j'ai pu le dire dans mon article "âmes sensibles s'abstenir !" alors les personnes qui font quinze fautes à la phrase aussi.
Relis-toi la prochaine fois, je DÉTESTE réellement les fautes d'orthographe et les syntaxes qui laissent à désirer, alors attention également à la tournure de tes phrases !

Quand tu as lu l'article, il n'était pas encore mis en forme, c'est donc normal que le texte était illisible. Je m'en excuse, mais je me justifie en précisant que j'ai travaillé dessus entre quatre et six heures en comptant la mise en page et la mise en ligne.

Pour le débat du groupe commercial ou non, je pense que mon avis est déjà bien entamé dans l'article sur Dir en Grey, et il ne me semble donc pas nécessaire de continuer incessamment sur le sujet : Un groupe est forcément commercial à partir du moment où il fait tout pour percer.

Quant au problème d'égotisme de la populace, je ne peux malheureusement rien te dire de plus, le genre humain cherche à se démarquer voilà tout; il faut vivre avec, sinon tu es mal barré.

Rose.

Théo F a dit…

Je poste un message pour souligner la qualité de ton article sur la carrière des Dir En Grey. Tu as un regard presque objectif, c'est sympathique.
Ceci dit il y a deux ou trois choses que j'aimerai ajouter.
Selon toi l'album Vulgar, certes excellent, n'est que le premier de leur discographie à être abouti. Je crois, au contraire, que Macabre est un album solide, légèrement difficile d'accès aussi.
Les sonorités plutôt étranges, électro, semblent être la marque de Kyo (voir ses poèmes book). Cet album est assez macabre justement, mais d'une manière moins évidente que Vulgar. Sa noirceur, bien camouflée, rend l'ensemble cohérent (voir l'intro Deity, Rasetsukoku, Zakuro ou encore Hydra) et, bien que certains morceaux soient parmi les plus originaux de leur carrière, il ne faut pas y voir un flou artistique. C'était une simple volonté de leur part de se forger un son propre, ce qui n'aura pas été possible sur Gauze (selon les membres du groupe).
Gauze marque l'entrée des Dir en Grey dans la cours des grands, avec leur signature chez une major. Le problème vient apparemment du producteur, qui aurait trop influencé la musique du groupe. C'est pour se défaire de ces entraves que Macabre a été autoproduit, qu'il est si spécial au sein de leur univers musical.
Pour le reste, je suis d'accord avec toi.
Ps: GLASS SKIN, c'est probablement la seule chanson sur UROBOROS à être inintéressante. Je ne la conseillerai pas (Toguro est cent fois mieux). D'un côté, chacun son point de vue.

En tout cas bon courage et merci pour ce super article.
Théo.

Musical Ambrosia a dit…

Merci pour cet avis, que je prends volontiers.
Je ne contredirais pas tes dires, mais il s'agit pour la plupart du temps d'avis personnels. Vulgar reste donc pour moi l'album mythique de DEG.

N'hésite pas à nous donner ton avis sur d'autres posts.

Avec le plaisir coutumier,

Rose & M.A