dimanche 17 octobre 2010

Poetry for the Poisoned de Kamelot.

Me revoilà enfin avec Poetry for the poisoned. N’en dites pas plus, je sais, ce fut long, mais la faculté ayant repris, il était difficile de m’y attarder. Je profite d’un instant dominical pour revenir brièvement, malheureusement, sur ce merveilleux album.



On avait l’habitude du côté très power metal de Kamelot, cet aspect se détache un petit peu de cette nouvelle atmosphère. Une innovation opportune, pour ma part en tout cas. Nous avions déjà pris une bonne dose de talent avec Ghost Opera, bien qu’au final les morceaux finissaient par rappeler des anciens, notamment de Black Halo, Karma et Epica.
Ici, Poetry for the poisoned impose un point de rupture. L’arrivée du « nouveau » bassiste, Sean Tibbets, n’y est pas pour grand-chose à mon humble avis. Il était là à la génèse de Kamelot, a remplacé en tournée Glen Barry avant son départ définitif ; en somme, rien de comparable avec Isaac Delahaye et Ariën van Weesenbeek dans la formation néerlandaise d’Epica.
Les sonorités se font davantage digitales, avec un petit côté électro parfois, mais rien qui n’enlaidisse les compositions et surtout qui ne substituent pas les parties plus mélodiques de Youngblood. D’ailleurs, les solos sont intéressants, même s’ils n’ont rien d’innovant, c’est ce qu’on pourrait appeler du déjà-vu, le style Youngblood est reconnaissable et inchangé.

Concernant la tracklist de l’album, pas d’introduction à proprement parler comme nous avions pu l’avoir pour Ghost Opera avec "Solitaire". L’univers plus sombre que l’on peut déceler par la tracklist se confirme ; inutile de tergiverser, le Pandemonium, qui constitue selon le mythe de Milton la ville phare de Satan où règne chaos, corruption, mal absolu, en gros la quintessence des Enfers, nous plonge au cœur des ténèbres et de l’horreur. Cet univers corrompu, horrifique et meurtrier se poursuit dans The Zodiac, faisant bien sûr allusion au tueur du Zodiac, ayant sévit dans les années 1960 aux Etats-Unis si je ne me trompe pas. Une prise de risque, avec un « interlude », Dear Editor rondement bien mené.
Suit ensuite Hunter’s Season, dédié à Phyllis Youngblood, la mère de Thomas Youngblood, décédée l’année dernière. Un hommage, comme tant d’autres, qui nous rappelle indubitablement « Don’t you cry » de Karma. Un morceau très intéressant, vraiment appréciable, sauf au moment du solo, qui selon moi vient tout gâcher, il casse le rythme (ceci est imagé bien entendu), il y a trop de technicité déballée comme pour combler un vide. Non, ce solo est la tâche indélébile de l’album. Rien de grave, c’est juste mon avis sur la question, on aime ou non.
« If tomorrow came » est un morceau qui m’a réellement surpris, surtout pour le côté très digital et électronisé. The Great Pandemonium est un morceau d’ouverture judicieusement choisi, l’association avec le chanteur de Soilwork est bien, elle ajoute un côté lugubre et death qu’on ne retrouvait pas auparavant, mais vraisemblablement elle n’est pas non plus grandiose.
« House on a hill », en duo avec Simone Simons est planant, mais pas le meilleur duo entendu. Le rythme est incroyablement lent, le style terriblement classique/académique, l’ensemble quelque peu mièvre. Une étrangeté de plus à cet album hybride.


« Necropolis » renoue d’avantage avec le style habituel du groupe, tout comme « My train of thoughts » et « Seal of woven years », avec une place toute particulière pour moi pour « My train of thoughts », ce que je ne peux expliquer objectivement, je l’écoute dans mon trajet quotidien pour la fac, c’est un morceau qui me stimule. A noter aussi l’efficacité de Necropolis et de son solo …
Vient enfin le morceau éponyme ! Poetry for the poisoned, scindé en quatre parties. N’y allons pas par quatre chemins, dans un sens, j’attendais beaucoup de cette partition énigmatique, en regardant le time-code, je suis restée perplexe. Je m’explique : j’imaginais un morceau tel que l’avait fait Epica avec Kingdom of Heaven dans Design your universe. Que nenni ! On ne dépasse pas les 3 :30 par partie, pour un morceau faisant largement moins de 12-13minutes comme l’a fait Epica.
Pourtant, ce morceau est un bijou. Mélodiquement, symphoniquement, ce morceau est irréel et jouissif. Vocalement, Roy Khan peut en faire pâlir plus d’un, on retrouve toujours cette voix majestueuse, maîtrisée, mélodieuse. Un délice ! La seconde partie avec Simone Simons (et Amanda Somerville en backvocal, sur beaucoup de morceaux d’ailleurs) est une réussite. Elle apporte une dimension particulière au morceau, une rupture progressive et puissante.
Once upon a time revient encore sur un univers bien connu, un retour vers le power metal. Le morceau n’entache pas l’album même si pour moi il ressemble beaucoup à ce qu’a déjà pu faire Kamelot naguère. Il fallait bien cela néanmoins, pour les true-fans exigeants et sectaires.
Dernière surprise, de taille, une reprise de Nick Cave, Where the wild roses grow ! Une réussite, tout comme le choix de la chanteuse, pour le moins inconnue au bataillon. On imaginait encore Simone Simons ou Amanda Somerville qui avait déjà participé à Ghost Opera, et bien non ! Chanty Wunder, une jeune allemande. Certains regrettent ce choix, pourtant, je trouve qu’elle amène cette nouveauté qu’incarne l’album en lui-même. On ne peut pas toujours chanter avec les mêmes chanteuses.






Revenons sur l’essentiel :
-    Un album qui se démarque, au grand dam de certains, au bonheur des autres.
-    Des guests habituels comme Simone Simons et Amanda Somerville, et d’autres    inattendus : le chanteur de Soilwork sur The Great Pandemonium, Jon Oliva sur The Zodiac, ou encore Chanty Wunder et même Gus D. de Firewind !!! Voilà à qui l’on doit ce solo pompeux sur Hunter’s Season !
-    Un artwork sompteux dont nous avions déjà pu nous délecter avec Night Eternal de Moonspell notamment, ou encore Flowing tears,etc : Merci à Seth Siro Anton.
-    Du talent, de l’ambition, une réussite.


Rock'n'roll,

Rose.