dimanche 4 octobre 2009

Diablo Swing Orchestra


Que dire de Diablo Swing Orchestra




Que c’est un groupe tout droit sorti de Suède, qu’il fut formé en 2003, et qu’il étonna tout le monde. Diablo Swing Orchestra c’est un groupe hybride comme je les aime.
L’orchestre tirerait ses origines du XVIè siècle, de descendants directs des membres du groupe qui auraient défiés l’Eglise en jouant dans un orchestre considéré comme étant un groupe d’hérétiques.
Autant dire que l’histoire tombe à pic, un orchestre du diable monté par des membres ayant tous une histoire commune… (bah voyons…) Cette histoire étaye aussi le fait que le groupe s’ancre dans un réel passé, dans l’histoire elle-même et peut proclamer ses origines suédoises ; des origines originales si j’ose dire …
Précisons que nous ne pouvons nous rendre compte de l’impact du metal en Scandinavie, ce genre est là-bas très courant. Etre original, c’est donc se démarquer, ceci explique donc peut-être cela.
Les membres de DSO  n’ont pas eu peur de faire un patchwork de toutes leurs influences. Leur univers n’en que plus attirant !
Effectivement, dès Borderline Hymns en 2003, Diablo Swing Orchestra nous met en face d’un metal qui prend les bases d’une esthétique très jazzy mais aussi très emprunt d’opéra.
On retrouve Johannes Bergion au violoncelle, Andy Johansson à la basse, Daniel Håkansson au chant et à la guitare, Pontus Mantefors à la guitare mais qui se cantonne aussi à d’autres instruments et aux effets spéciaux, Andreas Halvardsson à la batterie et enfin Annlouice Wolgers pour le chant (lyrique).
J’ai décidé de parler de Diablo Swing Orchestra car le troisième opus est sorti ce 21 septembre 2009, Sing Along Songs for the Damned and Delirious. Auparavant, le groupe avait sorti Borderline Hymns donc, en 2003 ainsi que le très excellent The Butcher’s Ballroom en 2006 (sorti dans nos contrées en 2007).
Les thèmes de DSO sont nombreux et disparates. On retrouve sans cesse des éléments burlesques, des sonorités propres à certains pays. Ecouter DSO c’est écouter une histoire, c’est vraiment là l’essence opéra que DSO a voulu donner je pense : un opéra se regarde également par l’écoute, c’est ce qui en fait sa force.
Les morceaux s’enchainent avec témérité, ils combinent passages très jazzy et swing avec des moments plus lents, plus langoureux parfois oui oui, et peuvent tantôt reprendre par la violence.
Le mieux, serait d’écouter DSO car les mots laissent place à une vision un peu décousue.
Il faut aussi dire que le groupe ne s’élance pas que dans la langue de Shakespeare mais également en latin, italien, russe, tout y passe...

Tentons de décortiquer les différents opus proposés par DSO :

Il y a tout d’abord ce Borderline Hymns qui comporte quatre morceaux : Porcelain Judas, D’Angelo, Velvet Embracer ainsi que Pink Noise Waltz. Les plus futés et connaisseurs réaliseront que ces morceaux d’EP se trouvent également sur le Butcher’s Ballroom de 2006, repris et modifiés, embellis ? Quoiqu’il en soit, les morceaux de Borderline Hymns s’intègrent parfaitement dans l’univers décalé de DSO. A la première écoute, l’ouverture de l’EP se faisant par Porcelain Judas, on peut se dire que l’ensemble reste un peu brouillon dans la composition, le morceau commence à partir dans tous les sens, la voix lyrique ne correspond pas forcément au genre exploité par DSO que les amateurs de metal symphonique adulent dans d’autres groupes tels que Nightwish, Epica, etc.
Le point de comparaison est un peu dur, mais je ferai quand même une analogie, c’est plus fort que moi. A l’écoute de Diablo Swing Orchestra, la mélodie tellement spéciale m’a fait penser à un groupe d’eroguro kei, Merry, qui exploite également des sonorités très jazz, blues, le tout incorporé dans du rock-metal (sauf que le chant lyrique passe totalement à côté pour les copains nippons…)
D’Angelo se veut plus doux, un intermède nécessaire entre deux morceaux énergiques. Notons également que D’Angelo est entièrement interprété par Annlouice et en italien !
Puis arrive Velvet Embracer, guitares puissantes et violoncelle accompagnant le tout. Un morceau assez intéressant dans lequel le violoncelle se démarque lentement. La voix d’Annlouice y est majestueuse. Le morceau gagne en douceur à presque deux minutes, grâce au violoncelle qui calme le jeu mais aussi à la guitare sèche, puis reprend encore le riff des guitares, très entraînant. La composition vocale prend une allure très « Fantôme de l’Opéra », alors que D’Angelo proposait également une vision d’opéra italien traditionnel.
Enfin Pink Noise Waltz démarre par des battements de cœur, puis par un violoncelle agressif. Le contraste entre le piano et la basse est intéressant dans ce morceau. Le piano qui donne une touche de légèreté alors que la basse donne un ton plus grave au morceau. On oscille donc entre deux extrêmes, tout au long de valse bruyante, qui prend même des allures « swingantes » en approchant les quatre minutes, juste avant que les guitares ne se fassent plus violentes.
L’EP de DSO ne peut qu’engendrer une homogénéité dans l’enchainement des morceaux.
L’univers musical de DSO est intéressant, Pink Noise Waltz clôture l’EP avec des postillons de phonographe. Ceci nous termine le voyage dans le temps que nous propose le groupe.

Les prémices de The Butcher’s Ballroom (2006) se font grâce à Ballrog Boogie, un morceau efficace inévitablement à l’image du Boogie. Le morceau tire sur le burlesque, lorsque la voix d’Annlouice semble briser du verre lorsque celle-ci monte extrêmement haut dans les aigus. On peut se croire dans un film des années 30, où la musique laisse place à une danse endiablée. La finalité du morceau laisse place à des rires sournois de diablotins. On perçoit donc le credo du groupe, l’espièglerie, les diableries que la musique pouvait susciter. Clairement, les morceaux de DSO s’intègrent au passé, à savoir leurs hypothétiques origines du XVIè siècle.
Heroines laisse la place à un morceau moins endiablé dans la mélodie mais n’effaçant pas toute trace de swing,et la voix.... Une voix je me répète unique et majestueuse, qui chuchote presque par moment puis implose, un violoncelle efficace, prégnant dans ce morceau et qui en donne toute sa structure. Un morceau sublime…
Poetic Pitbull Revolutions s’ouvre par des criquets dans la nuit, par des rythmes de mariachi mexicains, le voyage se poursuit au pays des rythmes et danses endiablées ! La voix de Daniel apporte une certaine retenue au morceau mais aussi une voix torturée qui contraste avec la voix théâtrale d’Annlouice.
Ragdoll Physics, s’ouvre par des sonorités plus psychédéliques, un morceau burlesque ? Et bien on constate que le morceau n’est pas si joyeux que cela (« And everything that will doom us all… » signifiant littéralement « et tout ce qui nous condamnera ») voire tragique. Les parties de Daniel se font plus douces, la batterie donne de la gravité au morceau.
Puis reviennent D’Angelo et Velvet Embracer. Ainsi qu’un intermède encore étrange, Gunpowder Chant, entièrement au didgeridoo, à la cithare et à la guitare.
Infralove continue ce voyage étrange par une introduction électronique, vraiment très très spécial s’agissant d’un orchestre…
Wedding march for a bullet annonce des guitares biens énergiques, Qualms of Conscience, un intermède au piano, scinde encore l’ambiance de l’album en lui donnant une atmosphère encore différente.
Zodiac Virtues s’inclut dans une ambiance franchement étrange, des guitares « metal », un chant suraigu pour Daniel, du piano, du violoncelle, une ambiance planante, presque Burtonienne.
Puis reviennent Porcelain Judas et Pink Noise Waltz ; achevant ainsi le deuxième album de Diablo Swing Orchestra.
Si vous avez donc suivi, DSO imprime sa marque de fabrique dans l’originalité, avec des morceaux alliant shuffles, ternaires, intermèdes engendrant la rupture.
En somme un excellent album …


Depuis le 21 septembre 2009 est disponible le troisième opus de DSO qui s’intitule Sing Along Songs for the Damned and the Delirious. Il s’inscrit sans aucun doute dans la continuité de The Butcher’s Ballroom.
A tap dancer’s dilemma ouvre l’album, avec un début très année 1930, rythme endiablé as usual, et qui imprime la marque du sextuor. A rancid romance n’est pas sans nous rappeler Poetic Pitbull Revolutions , des sonorités hispaniques, avec une voix masculine très assourdissante, un riff efficace, un violoncelle et un piano structurant le reste. A rancid romance se termine plus en douceur, avec comme romance un peu d’accordéon et de violoncelle.
Lucy fears the morning star débute de manière plutôt militaire dans le rythme, qui se saccade de plus en plus au fur et à mesure du morceau. Difficile de ne pas évoquer les « sonorités latinos » de fin de morceau…
Bedlam sticks fait sans aucun doute référence à l’hôpital psychiatrique fondé à Londres en 1400. Le morceau est clairement inspiré de l’univers horrifique (à l’origine de l’horror metal d’ailleurs), avec des voix théâtralisées, mises en scène, un rythme effréné et saccadé.
Viennent New World Widows ,Siberian Love affairs un intermède qui s’ajuste avec Vodka Inferno, plus ou moins burlesque dans les sonorities, très tournée des bars. J’adore le son des grattes dans ce morceau, la rythmique est très sympa.
Memoirs of a Roadkill est sans doute mon morceau préféré avec Stratosphere Serenade. Memoirs of a Roadkill a une ambiance vraiment particulière, le refrain pourrait presque être digne d’une comédie musicale, assez doux (si l’on ne comprend pas l’anglais, « roadkill » je vous laisse deviner…)
Ricerca Dell’anima n’est pas le morceau que je préfère, je ne mets pas en cause la clarinette… Moi qui aime en temps normal la voix très théâtrale d’Annlouice, ici je ne l’apprécie pas autant que dans les autres morceaux, le refrain ne m’emporte pas non plus très loin. C’est dommage.
Vient enfin le très excellent Stratosphere Serenade qui cloture ce troisième opus de Diablo Swing Orchestra. Un violoncelle puissant, une mélodie puissante et même vivante. Et puis vient enfin le chant masculin de Daniel, presque gémissant, plaintif (je ne vous ferais pas part dans un long développement l’analogie entre la voix de Daniel lorsqu’il chante dans les premières minutes avec celle de Gara de Merry). Quoiqu’il en soit, la musique est magnifique, le chant s’accorde très bien avec le reste. Rien à dire, Stratosphere Serenade est l’un des titres clé de l’album.


Site officiel : http://www.diabloswing.com/
 



Alors écoutez ces albums, achetez-les, vous ne le regretterez pas !


Rock’n’roll
Rose.
 






5 commentaires:

Clément a dit…

Alors se groupe la, j'adore tous simplement, j'apprécie énormément et sa change de se qu'on entend et sa fait du bien =) (les gens ont peur de la nouveauté ? pas tous :p)

Sinoon j'avais essayer avec un amis pour faire le même genre de musique mais malheureusement sa n'a pas marcher et nous sommes parti vers d'autres horizon. Je trouverais peut être mon bonheur sur Stras ...

Musical Ambrosia a dit…

Il ne faut pas essayer de faire le même genre de musique que tel ou tel groupe, il faut tout simplement créer sa propre identité, chose que les gens oublient beaucoup...

Rose

Clément a dit…

non mais faire un truc qui ressemble, dans cet optique la, dans cette vision la, on avais un saxophoniste avec nous (je crois qu'il y en a pas dans le groupe, donc déjà c'est une nouveauté lol et aussi on voulais un chanteur (et non une chanteuse :p) et aussi avec une tendance plus folk.
Pour commencer et trouver des musiciens c'est quand même plus simple, de définir au départ un style et donner 2-3 exemples de musiques vers lesquels on aimerait tendre pour après mettre sa propre patte.

Anonyme a dit…

Parfois, tu t'exprimes assez mal jeune padawan !

Rose

Clément a dit…

Les profs de voca et de lecture de film ont dit la même chose sur mes copies mdr