lundi 28 juin 2010

Moonspell



Parfois, on s’imagine trop que le berceau du black metal est la Scandinavie, ce qui semble tout à fait juste. Pourtant, dès 1989, c’est le groupe portugais Morbid God qui se lance dans ce même genre musical à l’initiative de Fernando Ribeiro et Ares (ex bassiste). Le groupe que nous connaissons sous le nom de Moonspell ne sera rebaptisé ainsi qu’en 1992, après une démo.
Cataloguer Moonspell dans le black metal serait pourtant bien mince. Comme tous les groupes qui prennent leurs racines dans le temps, les aspects stylistiques des albums diffèrent souvent. C’est ainsi que l’on peut les orienter dans le black metal, le death metal ou encore ce qu’on appelle vulgairement le gothic metal (bien trop utilisé pour qualifier tout et n’importe quoi).
En 1993 sort Anno Satanae, point de mystère quant au style, le titre de l’album est évocateur, le graphisme du logo l’est tout autant. D’un point de vue strictement personnel, je trouve que cet album a mal vieilli, mais me faisant l’avocat du diable, il faut avouer qu’il s’ancre dans la veine black.
Pour Under the Moonspell, sorti en 1994, on retrouve encore une introduction arabisante, ce qui laisse songeur sur cette thématique. En 1995 sort Wolfheart porteur du titre emblématique, charismatique, romantique (tout un tas de qualificatif…) Vampiria. C’est en 1996 que le groupe semble s’enraciner et s’affirmer par la sortie d’Irreligious, c’est par cet album que le groupe semble s’éloigner progressivement de la sphère black metal et s’orienter vers un style plus « gothique » mais aussi atmosphérique, le logo est remplacé par un graphisme plus sobre. Atmosphérique, mais que dit-elle ?! Oui, les morceaux portent en eux des ruptures atmosphériques, le style de Moonspell s’adoucit, la violence refait bagage de manière plus subtile (A taste of eternity notamment pour ne citer que celui-ci). Le Sin Pecado de 1998 laisse place à des sonorités electroniques surprenantes après avoir connu les précédents albums. Pourtant, ce « changement de bord » n’est vraisemblablement pas néfaste, l’ambiance sombre, malsaine est toujours présente.
The Butterfly Effect sort en 1999. Titre évocateur, revenant bien évidemment à la théorie du chaos, le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il réellement provoquer une tornade au Texas. On apprécie ou non, l’album n’est pas un album culte à proprement parler comme peuvent l’être Irreligious ou Wolfheart. Je retiens tout de même Angelizer, et je ne suis pas la seule… Angelizer est également le nom d’un groupe toulousain dans lequel chante Sire Cédric, Sire Cédric qui adore…Moonspell !
Darkness and hope voit le jour en 2001 et impose une rupture avec les tendances electro qui s’étaient imposées par les deux précédents albums, l’univers revient à quelque chose de plus familier.  The Antidote sort en 2003, et donne une place prégnante aux guitares plutôt qu’au clavier qui donnait cette touche sombre, inquiétante et atmosphérique. La violence des riffs est agréable, pas le meilleur album, mais un album à écouter.
Le Memorial de Moonspell en 2006 se veut plus agressif dans le chant de Ribeiro et n’en est que plus magistral. Il est pour moi l’album pilier et symbolique de ce qu’est (devenu) la formation musicale portugaise.  On se délecte de cet album, du début à la fin, peu après l’intro, Finisterra annonce la couleur, les teintes plus violentes de l’album.
Entre temps sortent quelques compilations. Puis arrive la nuit éternelle de 2008, Night Eternal, une bombe, une claque, un album encore plus magistral, monumental, impressionnant et terriblement jouissif. Le style de Moonspell s’affirme, se démarque. Voilà pourquoi j’ai du mal à employer le terme de gothique, qu’on emploie à tort et à travers. Le style de Moonspell s’est construit de lui-même, il est difficile de le cataloguer.




Je voulais parler de Moonspell depuis un long moment. C’est une formation très impressionnante, et pas uniquement par le personnage gigantesque de Fernando Ribeiro. Leur style est difficilement qualifiable donc, les mélodies ont une place prégnante dans les compositions en leur donnant une atmosphère unique, les guitares les accompagnent ou restent en marge, se font plus agressives. Le mélange est détonnant. Bien que le metal du même acabit s’oriente plutôt dans le Nord, les groupes « solaires » font leurs preuves, sans pour autant s’étiqueter, aller dans le cliché même du genre.
Le Portugal reste important pour Moonspell qui sort un dvd fin 2008 nommé Lusitanian Metal, ce qui veut tout dire (Lusitanie : province antique dominée par les romains).
Je ne peux que conseiller l’écoute d’Irreligious, Memorial et surtout Night Eternal qui nous offrent l’étendue de leur talent.
On peut retrouver Moonspell dans la formation black de Daemonarch.
Moonspell est à l’origine de la formation d’Angelizer, tout du moins dans le nom, comme évoqué précédemment. Il influence également la rédaction de The Antidote de Peixoto. Le groupe reprend également I’ll see you in my dreams pour un film d’horreur, en y mettant bien sur tout leur savoir faire.
Ce que je trouve dommage, c’est que le groupe ne fasse qu’encore les premières parties de Cradle of Filth en France, en plus des festivals en tout genre (comme le Hellfest…)
Ce qui m’emplit de joie, c’est l’annonce faite par le groupe, en l’honneur de Peter Steele, mort beaucoup trop tôt. Moonspell enregistre des morceaux en la mémoire de ce grand homme du metal (Type O Negative), achevant ainsi la boucle du cercle de leurs influences.

Leur Myspace faisant office de site officiel.


Rock'n'roll,

Rose.

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