lundi 5 avril 2010

Les Discrets - Septembre et ses dernières pensées




C’est avec un enthousiasme débordant que je vous délivre mon avis sur Les Discrets, groupe français empreint de post-rock, de shoegaze et d’influences black metal (oui oui). A mon grand dam, Les Discrets portent bien leur nom, j’ai pu découvrir ce groupe grâce à un split avec Alcest, le groupe post-rock/black avignonnais de Neige qu’on ne présente plus vraiment !
Si on pense tout de suite à Alcest, on pense forcément à Amesoeurs, le très excellent groupe avignonnais de Audrey Sylvian, Fursy Teyssier et … Neige ! Et oui, un groupe qui m’avait enchanté avec Ruines humaines (2006) et  leur album éponyme en 2009, et qui engendre la naissance des discrets Fursy, Winterhalter et Audrey Hadorn. Le split d’Alcest et de Les Discrets semblait donc naturel dans la composition presque familiale…
Je me suis donc penchée sur Septembre et ses dernières pensées, sorti le 29 mars 2010. Quelle claque ! Un univers poétique, onirique, séraphique, troublant, touchant, hypnotique, envoûtant. Les mots me manquent pour décrire les émotions qui s’échappent de l’album. L’artwork de la jaquette est magnifique, à la fois sombre, inquiétant mais vraiment sublime.

Les Discrets ne s’axent pas que sur la musique, il y a vraiment cet aspect global « d’univers » avec le visuel, une inspiration de la Nature, des sentiments qu’elle évoque, mais aussi de la peur de la mort. Le chant est planant, presque susurré parfois, les guitares viennent apporter ce côté shoegaze que l’on affectionne tant. Les paroles sont émollientes, touchantes, éthérées : 

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure;

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Bien qu’elles vous soient douces, il n’en est pas moins que ces paroles viennent de Chanson d’Automne de Verlaine, à qui Les Discrets rendent un hommage absolument sublime. Une interprétation qu’on n’imaginait plus, ou pas, un poème, qui prend toute sa force avec le groupe de Fursy Teyssier.
Il ne faut pas s’arrêter à la musique, au chant ou aux paroles, Les Discrets sont une formation cohérente ou tout trouve sa place d’une simplicité effarante ! Une simplicité complexe tellement l’écoute de l’album nous transporte dans un autre univers, au-delà de ce que nous voyons, touchons, vivons. Un intemporel revisité, qui vous sonde l’esprit, sonne le glas des cogitations nerveuses. Un univers qui n’est pas suranné, juste à la croisée de rêves étranges. Je reprendrais Victor Hugo qui disait que « nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux ». Ceci correspond tout à fait au trio.
« Nous avons donc fait ce voyage, un après-midi d’automne »

 Photos promotionnelles du merveilleux Andy Julia

Quelques notes :
Septembre et ses dernières pensées a été enregistré au Drudenhaus Studio et produit par Xort d’Anorexia Nervosa
Les Discrets ont signé sur le label allemand Prophecy Productions.
Les Discrets existent depuis 2003, pourvu que cela dure encore très longtemps…
Fursy Teyssier n’est pas que musicien, il illustre brillamment les artworks de groupes comme Gris ou encore Amesoeurs et Alcest (forcément) ou encore Les lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet. Il excelle aussi dans l’animation (Tir nan Og)
Que demander de plus….

Je peux affirmer sans être présomptueuse que je vous offre une belle découverte. Le premier qui me fait une analogie douteuse et honteuse avec le chanteur d’Indochine sera très durement châtié, brûlé vif et aussitôt pendu sur la place publique.
Et puisque je suis vraiment gentille, je vous enlève la peine de chercher partout :









Rock'n'roll,
Rose.

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